Je ne sais pas pourquoi j'ai mis autant de temps pour ouvrir ce livre présent dans ma bibliothèque depuis Septembre 2011. J'ai rencontré un de ces auteurs, Maryvonne Rippert, au salon du livre les Mots Doubs à Besançon. Ce premier tome d'une série qui en compte 4 a été de tous mes déménagements ( trois mises en carton en 8 ans tout de même).
J'ai enfin décidé de rencontrer Violette, Zik, Satya et Amos, 16 ans,"fous de cinéma, amoureux de la vie et ... terrorisés par un secret qui les lie à la vie à la mort. L'été de leur 14 ans, ils ont croisé une fille, Olivia. Leur vie en a été changée. Depuis, ils craignent que ce passé ne remontent à la surface et ne vienne les détruire..."
Quatre ados, quatre auteurs, quatre saisons. J'ai adoré. Je ne vais pas arriver à faire court pour ce billet car les quatre plumes m'ont séduites et l'histoire m'a ferrée d'emblée.
Ce premier tome, L'ange des toits, se déroule en Automne pendant les vacances de la Toussaint. Pendant 10 jours, la bande des Blue cerises n'est pas "au bout du texto, à portée de voix"page 97.
Violette part chez Ernesto, son grand-oncle nonagénaire, "un concentré d'Espagne dans un bouillon pimenté de vie d'immigré". Il vit dans les Corbières, près de Carcassonne. Aucun réseau à moins de 5 kilomètres. Selon elle, "l'amour c'est que des emmerdes. Même quand c'est plutôt une affaire qui tourne rond, l'ennui envahit tout."
Elle apprécie le paysage, "Les vignes se sont faites belles pour moi, pour mes yeux fatiguées de gris. Rouge, ocre,vermillon, or, c'est un festival. " page 25, moins les rencontres qu'elle y fait.
Ce séjour dans le Sud Ouest ne la fait pas changer d'avis sur l'amour mais elle comprend qui est cet homme en noir qui semble la suivre de partout à Paris.
Zik vit dans le 5ème arrondissement de Paris, sous les toits, dans une chambre de bonne. Mais son repère est sur le toit, elle y observe Panane les soirs de blues.
"La ville ronronne comme un gros chat, la tour Eiffel scintille, cette grande girafe, le Sacré Coeur amélipouline sur sa colline". page 56.
"Seule, Zik, seule à rêver sur son toit, comme un piaf mélancolique, à m'imprégner de cette ville que j'adore et que je hais tout autant, car elle me prive de mes collines (ardéchoises). Pourtant, quand je me retrouve dans la garrigue, sous un ciel de réclame pour planétarium, avec comme unique fond sonore le slam des grillons et des hulottes, je n'ai qu'une hâte : retrouver mes zingueries parisiennes." page 57.
Zik, Soizik, mi réunionnaise, mi ardéchoise, avec un prénom breton, a toujours eu le cul entre deux chaises, entre deux cultures, entre deux continents. "Papa m'appelle sa jolie métisse, moi je ne sais pas ce que je suis. Et j'en crève". Page 60
"J'en ai marre. J'en peux plus d'être seule à remâcher. C'est quoi cette vie ? Tous les sentiments du monde m'assaillent en même temps, ça se télescope dans ma tête, ça fait mal, c'est aigu, violent, ça m'étouffe, j'ai envie de hurler, mais aucun cri ne peut sortir, j'enfonce mes ongles dans mes paumes, je veux souffrir physiquement pour recouvrir cette torture." page 62.
Elle a envie d'en finir. Heureusement avant qu'elle ne saute du toit, elle fait une rencontre folle. Ou bien est ce elle qui le devient, folle ?
Satya est orphelin, ce sont ses mamies, Ying et Yang, qui l'ont elevé et continuent à veiller sur lui. Pendant les vacances, c'est un jeu de piste auquel il se livre avec une dénommée Indiana qui lui laisse des indices sous forme de messages poétiques. Il craque littéralement.
"Son regard amusé qui parfois se voile, son nez comme une virgule et son timbre de canard canaille. Aussi cette façon d'être de nulle part et de poudrer la vie d'épices. Je n'ai pas encore mis de mots sur la longueur du temps lorsqu'elle n'est pas là, ni sur mon envie de toucher sa peau, ou sur l'émotion qui m'a saisir lorsqu'elle m'a pris la main. "page 129
Mais la belle Indiana s'évapore et sa destination est moins idyllique qu'il n'y parait.
Quant à Amos, c'est le tir à l'arc qui le passionne, et un archer en particulier, Lucas. Déménager au Quebec dans deux mois avec sa soeur jumelle pour la mutation de leur père ne l'enchante donc pas du tout. Ni les appels anonymes incessants sur leur ligne fixe pourtant sur liste rouge. Serait ce leur mère dont ils n'ont plus de nouvelles au bout du fil ?
Dans cette saison, Amos va essuyer une déception et comprendre qui fait sonner sans cesse le téléphone familial sans dire un mot.
Pendant cette première saison, "La grêle est passé sur la bande. On en ressort tous un peu cabossés, mais on est aussi soudés qu'une poignée de Montmorency sur sa branche." page 90.
Nous, lecteurs, n'avons qu'une hâte : retrouver nos oiseaux dans la deuxième saison !!!
Addictif !
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Si Satya a fait le punch de la soirée où vous vous rendez, méfiance ! Amos "a été fauché à la base dès la première demi-heure".
"Il faut que je rappelle à Satya que les proportions du punch sont sacrées. Il a extorqué les secrets de fabrication à mon père, mais en triplant la dose de rhum Charrette. Telle quelle la mixture foudroierait un Tyrannosaurus rex en goguette."Zik, page 64
"Le punch de Satya, c'est du genre à vous torréfier le cuir chevelu." Amos Page 149
"Je me lève avec cette sensation de retour de mer difficile, un reste de houle sous le scalp et une barre de rochers plantés au milieu du crâne". Page 159
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