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La gueule du loup de Marion Brunet, la bonne surprise.



Je n'aurais jamais franchi le pas sans Noukette. Deux romans de Marion Brunet figurent dans ses pépites jeunesse. Pas ce titre là. Elle ne l'a pas lu. Je l'ai dévoré. D'abord un peu craintive j'avoue. Ce titre, cette photo, la 4ème de couverture, tout porte à croire que Lou et Mathilde vont passer un sale quart d'heure. Et je n'étais pas sûre d'avoir envie de lire un récit d'adolescence piétinée. Il a fallu une nuit hachée par le mal être de mon bébé pour lire d'un trait cette histoire sordide. Je dois dire que j'ai été ferrée par les mots, le rythme, la capacité à tenir en haleine le lecteur de cette auteure. Tu sais d'entrée de jeu qu'il va arriver un truc et tu es plongée de suite dans cette atmosphère humide et boueuse des moussons Malgaches. Ce duo d'amies aux caractères si opposés est attachant : Mathilde qui fonce, Lou qui la suit. Elles se sont promis de partir à l'aventure à Madagascar si elles avaient leur bac. Lou n'aurait jamais osé le faire sans Mathilde. Elle a peur de tout. Et pourtant, au fil de cette histoire qui tourne au cauchemar, la plus intrépide des deux n'est pas toujours celle que l'on croit. Je vous recommande cette lecture qui m'a marquée.


"Elle n'a peur de rien, Mathilde, jamais. Elle ne se démonte pas. Elle plonge, elle court, se jette. Dans les vagues, dans la vie, dans les bras des mecs, dans leur lit, dans l'alcool, les plans foireux, l'aventure. Plus c'est casse-gueule e plus elle y va. Lou, ça la rend dingue. " page 15

"Lou n'est jamais bien sûre d'aimer les idées- lubies, folies, vent joyeux - qui traversent quotidiennement la tête de Mathilde et prennent parfois la forme de conneries monumentales". page 17

Lou "qui d'habitude a du mal à dire les choses, là voilà qui jette les mots en paquets : - c'est pas ça...c'est juste que tu bouffes tout sur ton passage, avec ton enthousiasme ! Je ne sais même pas si j'avais envie de venir : je ne me suis pas posée la question. T'as trop d'énergie, d'émotions ! C'est génial et en même temps ça me bouffe.

Le silence à nouveau. Mathilde encaisse, soufflée par la minute-vérité qui lui tombe sur la gueule. Son ventre gargouille d'émotions contraires, desquelles surnagent colère et vexation (...) "Tu désires tellement fort les choses que ça laisse pas toujours de place pour les autres, pour leurs désirs à eux."

"Quand je suis amoureuse, j'ai l'impression de devenir une éponge. Un truc mou qu'a plus de consistance, tu vois ? (...) j'ai l'impression de me perdre, en fait. De plus savoir ce que j'aime vraiment, les trucs qui me plaisent, tout ça. Je me mets à écouter les mêmes musiques que le mec parce que je me dis qu'il a forcément de meilleurs goûts, qu'il va trouver les miens trop nuls. C'est con mais ça ne loupe jamais. Du coup, souvent, je suis mieux toute seule". page 153


Le lien vers le blog de Noukette qui regorge de pépites : https://aliasnoukette.fr


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