Traduit de l'américain par Anath Riveline. Déniché au rayon ado de ma bibliothèque municipale. Dévoré et adoré. La plume de Tom est enlevée et drôle. Elle sait se faire poignante et sérieuse quand l'histoire prend un tour dramatico-politique.
Rick a 16 ans. Il est germano-cubain et vit à New York avec son père qui traine sa peine d'avoir perdu sa femme d'un cancer.
Depuis la mort de sa mère, Rick a crée un blog sur lequel il poste des vidéos de chats et cumule de nombreux likes. Mais Rachel sa première amoureuse le quitte justement à cause de son statut de geek à chats en lui envoyant un message privé sur Facebook "Arrange ta vie. Lis moins ! Eteins ton ordi ! Bouge tes fesses !".
Alors convaincu par son meilleur ami qu'il doit trouver son truc, son piège à filles, il va taper sur des congas (j'ai cherché aussi je vous rassure, on est loin des maracas auxquelles je pensais, ce sont des tambours) dans un groupe qui accompagne des danseurs de salsa. C'est là qu'il rencontre la belle et inaccessible Ana. Pas de coup de foudre mutuel donc mais un deal : il lui crée un site internet pour les cours métrage qu'elle filme, elle lui offre un mois de cours de salsa dans l'école où elle est élève. Rick a beau être à moitié cubain, il ne sait pas danser. Quand il décide de partir à Cuba, pays dont sa mère est originaire et qu'il n'a jamais visité, Ana décolle avec lui pour fuir le retour chez sa mère de son père alcoolique, tourner un film sur la salsa cubaine et danser. Ils découvrent un pays pauvre dans lequel la politique est un sujet tabou. Mais ni Ana ni Rick ne savent faire profil bas, ce qui va leur valoir quelques péripéties et des moments mémorables.
Les 3/4 du roman ont lieu à la Havane, ville que j'ai visité avec ma belle famille il y a 3 ans comme me le rappelle Facebook ce matin en me proposant ces photos dans les souvenirs. Pas de hasard.
J'avais comblé mes lacunes sur l'histoire de ce pays grâce à un livre acheté sur place. Pour comprendre la pauvreté de cette île qui m'a paru figée dans le temps. Nous logions dans un hôtel Club à Varadero mais avions loué une voiture pour sillonner le pays. Nids de poule, usines de canne à sucre, ouvrier avec sa gamelle de haricots rouges pour nous indiquer notre chemin, campagne à la végétation luxuriante : parcourir les routes cubaines nous a permis de voir un petit bout de la vie cubaine. Ce roman a ravivé mes souvenirs.
Tant d'extraits relevés que je vais devoir choisir...
"C'est marrant, les résolutions vous en prenez une et vous vous sentez tout de suite mieux, libéré, déterminé. Pourtant, quand vous vous regardez dans le miroir, c'est toujours le même type que vous voyez. En fait, vous comprenez alors que c'est un plan qu'il vous faut." page 13.
"Papa est un type tolérant. Sa devise est "vivre et laisser vivre" (même s'il n'est pas super doué pour le première partie depuis la mort de maman). Page 37
"Les filles, ça peut vraiment te bousiller le cerveau." J'ai compris qu'on entrait dans un moment père-fils. Je n'en avais aucune envie.
(...) quand j'ai rencontré ta mère, j'ai oublié qui j'étais au début (...) j'ai arrêté de jouer au foot, je me suis mis à lire des livre, je suis allée à des lectures de poésie avec elle (...° je me disais qu'il fallait bien ça, si je voulais sortir avec une prof de littérature (...) ça nous a pris des années pour comprendre que ça ne posait pas de problème si je ne m'intéressais pas à ses livres et elle à mes matches de foot." page 39
"Silence. Patrick Rothfuss, mon auteur préféré, aurait appelé ça un silence en trois parties. La partie où mon estime de moi s'est recroquevillée pour s'teindre à petit feu. La artie où le désespoir a enfoncé sa lame affûtée dans mes entrailles. La parte où j'ai imploré Ana de mes yeux silencieux et suppliants. J'ai ajouté un tremblement de lèvres. pas exprès. c'est venu tout seul." page 57
"C'est étrange la manière dont un livre te pénètre. Tu peux commencer par détester un personnage et soudain ses pensées s'introduisent dans ta tête et tu finis par le comprendre." page 388
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