Jusqu’à la lecture de ce court roman, Michka c’était l’ours dans le dessin animé russe très réussi que ma fille de 2 ans aime tant. Depuis ce texte c’est aussi une mamie touchante à qui les mots tout à coup échappent. Elle souffre d’aphasie, elle perd les mots, en dit un pour un autre et les déforme. Elle perd pied du même coup et vivre seule est devenue déraisonnable. Elle est placée dans un Ehpad dans lequel elle est suivie par un jeune orthophoniste, Jérôme, qui l’aide à mieux exprimer le fil de sa pensée. Marie vient régulièrement lui rendre visite. Ce n’est pas sa fille mais c’est tout comme. En moins de 200 pages, on voit plus clair dans les parcours de vie de nos trois personnages. Et mine de rien en douce ce roman te prend par les sentiments toi lecteur et tu ne le lâches plus. Ça te cueille dans tes questionnements et c’est poignant. Il y est question de la vieillesse, des deuils qu’impose le fait de prendre de l’âge et des mots qu’on n’a pas eu le temps de dire à ceux qui sont partis. Je le recommande chaudement ce roman.
