C’est la quatrième de couverture de ce roman qui m’a poussée à le choisir plutôt qu’un autre. Je n’ai pas été déçue. Parfois ennuyée par certaines longueurs (qui ne me paraissent plus en être quand je mets l’histoire en perspective), surprise par les secrets qui se cachent dans cette forêt de Brocéliande, épatée par la manière dont chacun s’adapte à la douleur, la tristesse, la perte, le deuil, je l’ai aimé ce roman. Edouard est le premier personnage que l’on rencontre. Il apprend qu’il va toucher un héritage sur le quai d’une gare aux côtés de sa sublime femme Armelle. Avant de monter dans son train, il propose de l’aide à une vieille dame pour monter son bagage dans un autocar. Et il n’en redescend pas, il part avec elle chez une logeuse, Gaëlle, au cœur de la forêt de Broceliande. Il s’échappe et fuit ainsi une vie dans laquelle il se sent prisonnier depuis trop longtemps. La vieille dame qui lui donne ce déclic c’est Suzanne, une écrivaine qui vient chaque année chercher l’inspiration dans cette forêt, auprès de ses habitants. Comme elle, j’aime marcher pour permettre à mes idées de se mettre en place et en mots. « Marcher participait à construire ses histoires (...) de nombreuses idées germaient lorsqu’elle arpentaient les chemins (...) des scènes emprisonnes que le mouvement faisait éclore. » Le fils de Gaëlle, Gauvain, a 15 ans et est mutique. Lui aussi marche beaucoup mais sur un fil qu’il tend entre un arbre et un rocher. Il y a Raymond aussi, le vieux voisin au jardin prolifique.
Le récit du séjour d’Édouard auprès de ces habitants est ponctué de scènes dans lesquelles une femme est à la recherche de sa fille disparue. Edouard est traversé par de nombreux questionnements et cherche des réponses dans la nature en marchant pied nus sur des tapis de mousse et en s’allongeant dans l’herbe douce et bienveillante. On va comprendre peu à peu qu’il n’y a pas que lui qui a besoin de trouver la paix. Je ne peux pas vous en dire plus sous peine de vous gâcher le plaisir. Alors foncez l’acheter, il est sorti en poche. On quitte difficilement les personnages quand on finit ce roman. Et j’ai adoré le chat concierge, Platon, qui prend un malin plaisir à mettre Viviane la tortue sur le dos.
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